Hats berri bat Arbonari
29/09/2022
Par Emmanuelle Fère
Publié le 29/09/2022 à 15h51
La société Optisol, dont le rapport est cité par la maire Marie-José Mialocq comme preuve de l’absence de pollution dans le sous-sol du foncier destiné au projet d’école, indique que telle n’a jamais été sa mission
Mercredi 28 septembre, le groupe d’opposition municipale à la maire d’Arbonne Marie-José Mialocq faisait état de l’existence d’une ancienne décharge sauvage sur le foncier destiné à accueillir, d’ici à la rentrée 2024, le projet d’école publique, en sortie de bourg.
En réponse à la procédure engagée par le groupe de Beñat Arla, soit la saisine du juge des référés, afin que la commune soit contrainte de faire intervenir un expert des sols pollués, Marie-José Mialocq, maire d’Arbonne, a produit un extrait du rapport réalisé par la société Optisol, qui mentionne brièvement, et de façon annexe, la composition du sol sur une couche superficielle.
Solutions constructives
« La recherche de polluants ne fait pas partie de notre mission », se défend la société Optisol. « Ce diagnostic de pollution relève des compétences d’un bureau d’étude technique spécialisé en environnement et répond à des normes bien spécifiques en matière de sites et sols pollués, qui ne relèvent pas des compétences géotechniques », insiste le bureau d’études. « Nous avons été chargés par la Ville d’une étude géotechnique de conception afin de déterminer les solutions constructives pour le projet de la nouvelle école. »
« Notre étude (réalisée courant mai 2022) préconise le type de fondations, dalles, et soutènements à mettre en œuvre en fonction de la nature et de la résistance mécanique des terrains rencontrés. Nos sondages géotechniques ont investigué les sols jusqu’à 26 m de profondeur », avance Optisol. « Nos fouilles à la pelle mécanique réalisées au niveau des terrains superficiels (entre 2,0 et 3,3 m de profondeur) ont mis en évidence des remblais en recouvrement, comme cela avait d’ailleurs déjà été mis en évidence lors de l’étude géotechnique préalable réalisée par l’un de nos confrères en janvier 2019. Comme clairement écrit dans notre rapport ».
29/09/2022
La commune d’Arbonne au Pays basque projette de construire un complexe scolaire sur un terrain lui appartenant depuis 2014. Mais selon l’opposition municipale, le site aurait abrité une décharge sauvage pendant des années. L'affaire est portée devant les juges.
Les polémiques sur d’anciennes décharges s’enchaînent au Pays basque. Après l’alerte lancée par le journaliste écologiste Hugo Clément à propos d’une résidence construite sur un tas de déchets à Anglet, c’est l’opposition municipale d’Arbonne qui monte au créneau.
Selon elle, le site choisi pour la construction d’un nouveau complexe scolaire abriterait une décharge sauvage, enfouie depuis des années.
Les élus d'opposition ont saisi le juge des référés et demandent une nouvelle étude des sols.
En effet, le projet, présenté en réunion publique la semaine dernière, comportait bien une analyse du site. Mais l’opposition la soupçonne de s’en être tenue au minimum de 3 mètres de profondeur.
Or, près de 15 mètres de déchets auraient été accumulés pendant 40 ans, avant d’être recouverts au gré des constructions de logements dans les années 2000.
Reportage d'Iban Carpentier et Ramuntxo Violet de France 3 Euskal Herri : les opposants à ce projet expriment leurs doutes sur le choix du site.
Témoins à l'appui
Le dossier s’appuie notamment sur 8 témoignages recueillis auprès de personnes âgées habitant le village, et des photos prises par une militante écologiste il y a plus de 20 ans. Entreposés là, des déchets verts, déchets ménagers, aérosols, carcasses de voiture et d’électroménager, déchets de construction comportant du plomb ou de l’amiante. Un risque sanitaire pourrait être à craindre si une école venait à être construite à cet emplacement. Le début des travaux est prévu pour début 2023 et l’école accueillerait des enfants dès la rentrée 2024.
La mairie d’Arbonne, de son côté, assure que l’étude des sols réalisée n’a mis en lumière aucune pollution. Pour celle-ci, l’ancienne décharge présumée se situerait sur un autre site. En tant que décharge sauvage, celle-ci n’apparaît sur aucun plan local d’urbanisme et n’a jamais fait l’objet d’aucune déclaration.
Le juge des référés va maintenant devoir décider si une nouvelle étude de sol plus approfondie doit être menée.
29/09/2022
"C'est faux" selon la mairie
Une intervention à laquelle la mairie d'Arbonne a réagit. "J'habite Arbonne depuis toujours et il n'y a jamais eu de décharge sauvage ici", tranche Marie José Mialocq. La maire de la commune explique qu'il y a bien eu dans le temps une zone qui servait de décharge, mais pas sur le futur terrain de l'école. "C'était de l'autre côté du giratoire" montre Marie José Mialocq sur les différentes cartes, s'appuyant sur des témoignages d'habitants, elle aussi.
Pour prouver ses dires, la maire de la commune cite deux études de sol réalisées en amont sur le terrain du projet d'ensemble scolaire. "Ils arrivent aux mêmes résultats" lit la maire, qui liste que jusqu'à quatre mètres de profondeur, il n'y a que des gravats de démolition, (fer, bois, tuiles, briques, etc), déposés à l'époque par l'ancien propriétaire du site. Aucun déchet ménager non plus relevé dans les sondages du sol réalisés à plus de dix mètres de profondeur.
L'opposition ayant saisi le juge des référés dans cette affaire, celui-ci aura entre deux et trois semaines pour donner une réponse à ce dossier. Pour l'instant, le début des travaux est prévu pour début 2023, ils devraient s'achever en juin 2024, pour une première rentrée trois mois plus tard. L'ensemble scolaire allant de la maternelle au primaire accueillera 120 élèves.
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Coïncidence de l’actualité, Anglet et Arbonne se retrouvent dans les médias pour des soupçons de construction sur d’anciennes décharges. Si à Anglet les terrains sont privés, à Arbonne, le groupe d’élus d’opposition mené par Beñat Arla souligne qu’il s’agit d’un terrain acheté par la mairie en 2014 et qui prévoit la nouvelle école publique. Les travaux de l'établissement devraient démarrer fin janvier 2023 pour être livrés à la rentrée 2024. Mais les élus de l’opposition signalent que la parcelle est une ancienne décharge sauvage, utilisée durant une quarantaine d’années.
« On n’est pas dans les favelas de Rio quand même !, peste Beñat Arla. Nous ne nous opposons pas à tout mais ce qui nous dérange ici, c’est le lieu choisi, à savoir cette ancienne décharge. Nous avons appris en juillet dernier lors de la commission d’urbanisme que la mairie avait déposé auprès de la Communauté d’agglomération Pays Basque un permis de construire. Et nous n’avons été informés que le 20 septembre dernier qu’une étude de sols avait été réalisée, mais qui n’a sondé que les trois premiers mètres de profondeur, soit la distance minimale légale » précise-t-il.
Pour étayer ses accusations, le chef de file de l’opposition s’appuie sur huit témoignages d’Arbonar, âgés de 70 à 80 ans. L’un d’eux aurait photographié ladite décharge en 2000. Le groupe d’opposition s’inquiète d’éventuelles conséquences sur la santé des enfants et des salariés de la future école et sollicite donc « une requête en référé pour qu’il soit enjoint à la commune de procéder à la désignation d’un bureau d’études techniques en environnement, ou que soit désigné un expert judiciaire spécialisé en matière de sites et sols pollués » afin de lever tout doute sur ce site.
Deux études
Sauf que, selon la mairie, l’ancienne décharge sauvage, à laquelle font allusion Les élus d'Un Souffle Nouveau Pour Arbonne, se trouve à quelques mètres, plus au nord en sortie de bourg, de l’emplacement sur lequel sont prévus les travaux de l’école. « En effet, si vous creusez là, vous pouvez remonter de sacrés trucs », glisse Dany Eustache, l'adjoint à l'urbanisme à la mairie d’Arbonne.
Synthèse d’un rapport d’étude de sol de janvier 2019 à l’appui, la maire de la commune, Marie-José Mialocq, fait la lecture de ce qui a été trouvé sous le futur terrain destiné à accueillir l’école : « Les remblais reconnus visuellement jusqu’à 2,70 mètres, renferment des morceaux de bois, de blocs, de l’enrobé, des briques et des plastiques noyés dans une matrice très hétérogène ». Une deuxième étude, rendue le 13 juin 2022 et pour laquelle des sondages ont été réalisés jusqu’à 26 mètres de profondeur, vient confirmer la première.
Mais alors, pourquoi ne pas les faire connaître, comme le réclame l’opposition ? « Aujourd’hui il y a un permis de construire qui est en cours, on ne peut pas le divulguer puisqu’il est à l’étude. Mais lorsque le permis de construire sera validé, l’ensemble des documents, dont les études de sol, sera rendu public », promet l'édile.
https://www.mediabask.eus/fr/info_mbsk/20220928/arbonne-une-decharge-sous-la-future-ecole-publique